Suite aux dernières décisions gouvernementales, l'association OBA Cercles de Tambours veut partager son expérience d'une année ô combien problématique sur beaucoup de plans, pour beaucoup de secteurs, pour d'innombrables personnes touchées par la maladie et la perte de proches en France mais aussi dans le monde entier.
De par notre activité culturelle, musicale, créatrice de liens, fédératrice au-delà de quelconques clivages, nous transmettons notre inquiétude de voir un monde sans culture. Un monde où par message subliminal, sous-entendu, ou de manière plus directe et binaire, nous serions caractérisés de personnes non essentielles. Tous ceux qui composent OBACT font preuve de civisme et sont à l'image de la France, divers dans leur place dans la société, occupés à vivre et survivre.
Depuis un an, comme beaucoup de confrères du tissu associatif et du monde de la culture, nous avons montré notre caractère responsable, respecté toutes les consignes ; au-delà même de ce qui nous était demandé ; car nous connaissions l'importance de la situation sanitaire et nous savions bien que nous serions susceptibles d'être parmi les premiers à ne plus pouvoir exercer.
De ce point de vue, la situation d'iniquité flagrante entre les conditions présentes dans les transports, dans les centres commerciaux ou encore dans le milieu scolaire, nous laisse perplexes et dubitatifs, si ce n'est plus...
Nous OBACT, à notre humble niveau, faisons part de notre incompréhension sur les choix imposés (et pas uniquement sémantiques...) mais aussi sur leur durée...
Nous nous sommes toujours adaptés aux règles changeantes depuis un an, avec le souci permanent de responsabilité collective face à une période exceptionnelle, mais nous faisons part de notre incompréhension face au délitement et à la souffrance du monde culturel.
Car la culture est un fondement, une transmission, elle est vivante par tous les éléments qui la composent ; par les créateurs, les techniciens, les artistes, et aussi par tous ceux qui la font vivre partout et la partage dans le pays avec force et vigueur.
Tous sont importants et primordiaux car créateurs de liens dans un monde en détresse et en voie de déshumanisation...
Nous voulons alerter sur les risques d'un univers aseptisé pour nos enfants et nous-mêmes (en effet la période est insidieuse) en portant une attention particulière au caractère irréversible d’une situation qui mènera des jeunes et moins jeunes à ne voir le monde qu’à travers l'artifice et la virtualisation des rapports sociaux. Dans des temps troublés où la violence se développe à tous les niveaux, la culture et tous ses maillons sont essentiels pour recouvrer une certaine sérénité, une capacité de prise de recul, apporter du réconfort et même du bonheur.
L'équation est complexe, c'est certain, car au-delà de ceux impactés dans leurs chairs par ce virus, combien de personnes marquées à vie, si ce n'est plus car ne pouvant plus exercer leurs passions ou métiers, combien de personnes traumatisées par la solitude et la perte de sens.
Nous sommes conscients qu'il nous faudra, à l'image des générations précédentes, affronter des temps troublés.
Nous ne sommes pas un problème ni un fardeau, nous sommes une part de la solution.
Nous continuerons à être responsables mais de confinement en confinement, de couvre feux en couvre feux, de délitement en délitement, de discours en discours, le moral des troupes - élément ô combien essentiel dans une "guerre"- se délite un peu plus chaque jour.
Nous ne pouvons nous satisfaire d'une situation qui nous oblige en permanence à surseoir nos pratiques, non pas par caprice ou irresponsabilité, mais par fondement… Certains n’y verront qu'une activité subalterne sans importance comptable ou autre, mais au contraire, ce sont des activités essentielles, où chacun prend sa place au service du collectif, de l'esprit d'équipe, où chacun est important.
Pour nous, et comme beaucoup d’autres dans tous les secteurs impactés, ces aspects-là sont vitaux, à tous les niveaux.
Ne parle-t-on pas de communautés de destin ?
Nous demandons la réouverture des lieux culturels pour ceux qui en vivent, mais aussi pour ceux qui luttent contre un monde désenchanté...
Nos enfants et tous les citoyens en ont besoin...
Association OBACT